lundi 22 janvier 2018

NOTE DU 16/01/18 A DESTINATION DES ELUS ET DE LA PRESSE


Voici la note de Janvier à destination des élus et de la presse de l'intersyndicale : CFE-CGC, CFTC et SUD Technom :

"La véritable histoire de GE EPF, ex-entité ALSTOM « Turbine à gaz » rachetée par GE en 1999 :
Après des investissements importants de l’ordre de 150 millions d’euros, au moment du rachat par GE en 1999 de l’activité « turbines gaz » d’Alstom (devenue GE EPF), le niveau d’investissement est resté très faible, soit moins de 2,8% de son chiffre d’affaire depuis 1999, alors que le montant des dividendes versé par GE EPF au groupe a dépassé les 3,3 milliards d’euros.
Mais au-delà de ces montants, qu’a fait GE pour le site sur ces dernières années ?...
2003 : le plan de licenciements CAP 2004 a vu la suppression de 270 emplois, principalement des ATAM (agents techniques, agents administratifs et agents de maitrise)

2013 : Nouveau plan de sauvegarde de l’emploi, soit 140 suppressions d’emplois
 
2014 : Nouveau PSE que la direction a décidé à la dernière minute de ne pas déposer à la DIRECCTE (devant le risque de refus, compte-tenu de la faiblesse des arguments économiques et de l’annonce publique et médiatique du projet du rachat de l’entité ENERGIE d’ALSTOM ?)

2015-déc : GE s’engage, dans le cadre du rachat d’ALSTOM, à créer 1000 emplois nets en France d’ici le 31/12/2018, dont 310 postes « hautement qualifiés » en ingénierie et technologie, principalement à Belfort, pour accompagner l'extension de ses activités de fabrication en France, dans le cadre de sa volonté d'internaliser la fabrication de composants et de pièces.

2016-Juin : GE s’engage à investir 35 M€ et à relocaliser 500 emplois des US à Belfort suite aux accords avec la COFACE et le gouvernement, sur les projets des turbines à gaz 60 Hz réalisés jusqu’alors aux US. => Pas un seul emploi relocalisé à ce jour

2017-Mars : GE s’engage à investir 50 M€ et créer plusieurs centaines d’emplois en contreparties de 17 M€ d’investissement des pouvoirs publics locaux, dans la rénovation et l’extension de 2 nouveaux bâtiments et l’aménagement de routes, dans l’objectif d’assembler et de transporter 24 turbines à gaz de grandes puissances 9HA par an (à savoir que cela représente 120% du marché mondial)

2017-Juin : GE annonce investir 125 M€ dans une nouvelle usine de 90 imprimantes 3D à Belfort, pour fabriquer des composants des parties chaudes et combustion pour les turbines à gaz assemblées à Belfort, soit une centaine de création d’emploi supplémentaires. => plus d’actualité à ce jour

2017 : GE vend son parc machine pour être reloué => GE qui n’était pas propriétaire des bâtiments, n’est plus non plus propriétaire d’une partie de son parc machine => plus d’ancrage sur Belfort

2017-Sept : GE gèle ses investissements et ses embauches sur Belfort, suite à l’effondrement de de son cours en bourse, du changement de direction et des nouveaux choix d’affectation de la charge :

=> Les nouveaux bâtiments construits pour « l’usine du futur » se transforme en entrepôts :
- A Belfort, 1 seule des 3 nouvelles lignes de production a survécu à la coupe budgétaire
- A Bourogne, le nouveau bâtiment, initialement destiné à abriter une nouvelle ligne de production, dédiée à la fabrication des directrices, sera utilisé comme entrepôt, suite à l’annulation de l’ensemble des investissements industriels prévus par GE dans ce bâtiment.

2018 : Suite aux départs récents, des derniers cadres dirigeants belfortains du groupe GE, il n’y a plus de cadre dirigeant en situation de défendre les intérêts de Belfort au sein du groupe GE.

Entre décembre 2015 et Juin 2017 (voir page précédente), GE s’est donc engagé à investir à Belfort, dans la seule activité « Turbines à gaz », plus de 200 M€ d’euros et à créer plus de 1000 emplois, soit une augmentation de plus 50% des effectifs, mais la réalité est toute autre :

Internalisation maintenance industrielle : environ 60 salariés de ACTENIUM
Internalisation activité d’ingénierie : environ 60 sous-traitants embauchés
Production : environ 60 intérimaires embauchés

Les effectifs des salariés en CDI à GEEPF (Turbine à gaz) sont passés de 1743 au 30 septembre 2015 à 1897 au 30 septembre 2017, soit 8,8% d’augmentation des effectifs en CDI…en apparence.

Dans les faits il n’y a que peu de créations d’emplois, car l’augmentation des effectifs est quasiment exclusivement réalisée par le biais d’internalisations d’activités, réalisées depuis des années par des sous-traitants sur le site de Belfort :

Par ailleurs, le nombre de sous-traitants travaillant pour GE en interne est passé de 300 du 30 septembre 2015 à 189 au 30 septembre 2017, malgré une augmentation importante d’activité (+20%) sur la même période et risque de passer sous la barre des 100 sous-traitants début 2018.

De plus, les sous-traitants historiques de GE EPF sont en train d’expérimenter les plans de rupture conventionnelle collective, nouvelle possibilité offerte par les ordonnances MACRON.
Contrairement à sa communication, GE ne respecte ni ses engagements en termes de créations d’emplois, ni ses engagements en termes d’investissement car GE n’a localisé aucune nouvelle activité sur Belfort, dans son business « turbines à gaz ». Et c’est bien le contraire qui s’opère :
- 2015 : régionalisation des activités commerciales et gestion de projets, jusqu’alors centralisées à Belfort pour le marché 50 Hz et qui sont aujourd’hui délocalisées dans différentes régions du monde (ex : Dubaï, Inde, Chine...) => destruction d’emplois à Belfort

- 2016 : les activités commerciales et de gestion de projet, pour la région Europe, seule région encore dans le périmètre de Belfort, sont désormais pilotées par Baden en Suisse suite à l’acquisition d’ALSTOM. à Baisse de l’activité affectée à l’équipe belfortaine et non remplacement des départs en retraite => destruction d’emplois à Belfort

- 2016/17 : transfert aux US des activités d’assemblage de 3 des 7 modèles de turbines à gaz assemblées jusqu’alors à Belfort (9F.03, 9F.05 et 6F.01) => destruction d’emplois à Belfort

- 2017/18 : transfert aux US de la fabrication des pièces stratégiques (aubes turbines et directrices des étages 1&2), réalisées jusqu’alors uniquement à Belfort pour le marché 50Hz (marché mondial sauf les US) pour les pièces neuves comme pour les pièces de rechange

- 2019 : Fin de la « protection » liée à l’engagement de la création de 1000 emplois en France suite au rachat d’ALSTOM par GE et absence de vision sur l’avenir industriel du site, en sachant que l’usine soeur aux US est en sous-activité et cherche à rapatrier de l’activité en provenance de Belfort. => risque important de suppression d’emplois en France et à Belfort, voire risque de fermeture du site industriel de Belfort
 
Par ces transferts d’activité en Suisse et aux US, GE ne respecte pas l’accord passé avec l’état français le 4 Novembre 2014, prévoyant notamment, la création d’emplois hautement qualifiés dans la conception et l’ingénierie, générés par le développement des activités Gaz et Vapeur en France et le maintien à Belfort pendant une période de 10 ans minimum des quartiers généraux européens actuels de GE pour les activités turbines à gaz de grande taille à usage industriel 50 Hz."


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