RPS : toujours le même constat
Vous avez participé, pour
nombre d’entre vous, à tous ces diagnostics RPS (Risques Psycho-Sociaux) qui se
succèdent depuis plusieurs années et qui ont le mauvais goût de constater que
nous sommes très exposés aux RPS dans cette entreprise.
Vous avez pu constater
combien sur le terrain, rien ne change, ou plutôt si, que la situation continue
à se dégrader. Les médecins du travail
de l’entreprise ont envoyé à la direction une alerte écrite le 24 octobre 2017.
Ils y pointent du doigt, entre autres, les problèmes d’organisation et leurs
conséquences sur la santé des salariés.
Vous avez tous eu ces
messages bien insistants mettant en avant le statut d’aventurier que vous avez
tous acquis, condamnés à vous débrouiller en milieu hostile.
Et vous avez tous bien
compris que si vous ne vous en sortez pas, l’entreprise n’y est évidemment pour
rien, c’est vous qui n’êtes pas à la hauteur.
La méritocratie qu’on vous
dit !
La direction demande aux salariés de faire son boulot
Le cynisme de notre
direction a atteint son paroxysme : demander aux salariés eux-mêmes
d’aller faire des constats sur le terrain, d’aller analyser les situations de
travail sous couvert de traiter les RPS et de remonter les problèmes à notre
DRH.
Nous souhaitons bien du
courage à ceux qui, croyant encore que notre direction va un jour s’atteler
sérieusement à la question de la souffrance au travail, se sont inscrits à
l’initiative RPS.
Le traitement réservé à ce que la direction considère comme les
« maillons faibles » devraient inciter à la plus grande prudence
quant à ce qui sera remonté à notre direction, laquelle est toujours demandeuse
du « qui ? » plutôt que du « quoi ? ». Ce qu’au
CHSCT nous refusons précisément de faire.
S’il est besoin d’illustrer,
les enquêtes sur les incidents/accidents RPS se terminent toutes de la même
manière : c’est le salarié qui se surinvestit, il est fragile et parfois,
on y ajoute que le manager n’a pas fait son boulot… Impossible d’aller plus
loin. La dernière enquête au CHSCT s’est terminée par un constat de désaccord
de la délégation d’enquête, les représentants de la direction, en bons soldats,
refusant que la délégation questionne l’organisation et la charge de travail…
au motif que cela perturberait les personnes de l’équipe si on les
interrogeait !
Avec cette initiative, en
mode fastwork, on bâcle 2 jours de formation à des salariés volontaires, et on
les envoie sur le terrain, « perturber » leurs collègues avec des
questions…
Nous avons une documentation
prolixe sur les dysfonctionnements de cette entreprise. Le temps du diagnostic
aurait dû depuis longtemps laisser la place au temps de l’action.
Vers une aggravation de la situation…
Eh bien non, le manège
repart pour un tour, en exposant cette fois des salariés directement à la
souffrance des autres, sans les former réellement, avec des risques de dérives
de toutes sortes.
La direction se décharge une nouvelle fois de sa responsabilité sur les
salariés.
Et s’emploie à ne surtout rien faire pour réduire la souffrance au travail,
bien au contraire.
Suite à
l’alerte des médecins du 24 octobre 2017, et l’absence de réponses sérieuses de
la direction, les 3 CHSCT ont voté le recours à une expertise pour risque grave
le 1er mars 2018.
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